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La méthanisation a-t-elle du sens dans la transition écologique ?

Face à la raréfaction des ressources non renouvelables et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), nous sommes à la recherche de solution alternative aux énergies fossiles pour répondre aux enjeux de notre transition énergétique.

La méthanisation semble s’inscrire pleinement dans cette logique. D’une part, elle permet de traiter les déchets organiques.  D’autre part, de produire une énergie locale et renouvelable. Cette dynamique introduit ainsi une économie circulaire à l’échelle territoriale vertueuse pour l’écologie.

L'origine de la méthanisation

Le concept de capture et d’utilisation du gaz produit par la décomposition de la matière organique remonte au moins au 17e siècle, où il a été observé que le “gaz des marais” (principalement du méthane) était inflammable.

Le premier à exploiter ce phénomène dans un contexte industriel fut probablement le Français Louis Mouras. En 1881, il a créé un prototype de fosse septique qui capturait le gaz produit pendant la décomposition des déchets. Cependant, c’est au 20e siècle que la méthanisation a vraiment pris son essor, notamment pendant et après la Seconde Guerre mondiale, en raison de la pénurie de ressources et de la nécessité de gérer les déchets de manière efficace.

Les premières installations de méthanisation étaient principalement utilisées pour le traitement des eaux usées et des déchets agricoles. Avec l’avancement des technologies et la prise de conscience croissante des enjeux environnementaux, la méthanisation a gagné en popularité et en sophistication. 

L'usage actuel de la méthanisation

La filière méthanisation est une filière jeune puisque l’autorisation d’injecter du biométhane dans les réseaux de gaz date de fin 2011. Fin novembre 2020, il existe pas moins de 700 unités de méthanisation dont 196 installations qui injectent leur biométhane dans le réseau gazier soit une capacité de production d’énergie renouvelable d’environ 2 500 GWh par an, soit 0,6% de la consommation nationale 2020. L’objectif du la loi Grenelle 2 est de 10% en 2030.

Actuellement, le parc se compose de 55 % de petites installations d’une puissance inférieure à 15 GWh/an, qui ne représentent que 30 % de la capacité totale installée.

D’autre part, la répartition des unités de méthanisation n’est pas homogène à l’échelle du territoire. Elles ont principalement installées dans quatre régions, Hauts-de-France, Grand Est, Bretagne et Île-de-France, proche des sites où les matières organiques sont évacuées.

Evolution de la production de biométhane issu de la méthanisation

Les avantages RSE de la méthanisation

La méthanisation est une piste intéressante puisqu’elle contribue de plusieurs façons à nos enjeux RSE.

Premièrement, le biogaz est utile en remplacement de ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon) pour chauffer des bâtiments, faire rouler des véhicules ou produire de l’électricité. De plus, le procédé capte le méthane, puissant gaz à effet de serre, naturellement produit lors de la décomposition de la matière organique.

Deuxièmement, la méthanisation préserve et crée des emplois. Construire des unités de méthanisation, organiser le transport et la logistique, assurer la maintenance nécessitent de la main d’œuvre. Sur le territoire français, des milliers d’emplois seront créés dans les années à venir. La méthanisation pérennise également les emplois agricoles existants.

Pour finir, les agriculteurs réalisent des économies grâce à la méthanisation. Ceux  disposant d’une unité de méthanisation sur leur exploitation utilisent le biogaz pour produire de la chaleur et l’utilisent directement dans leur ferme. Ils diminuent ainsi leurs factures d’énergie. Ils utilisent aussi le digestat comme fertilisant dans  les cultures. Ainsi, ils réduisent les dépenses liées à l’achat d’engrais industriels et vendent la totalité ou le surplus du biogaz produit.

Les points de vigilance de la méthanisation

La méthanisation se réalise dans un milieu anaérobie. Ainsi, la décomposition des déchets ne dégage pas d’odeur.

Néanmoins, des odeurs peuvent provenir de la décomposition des déchets stockés avant d’être incorporés dans le digesteur. De ce fait, il est important pour l’exploitant de contrôler le flux de ses intrants pour réduire les temps de stockage tout en assurant les rations de son digesteur. Les acides gras volatils, responsables des odeurs, sont détruits au terme du processus de méthanisation

En aval du processus, le digestat est soumis à de nombreux points de vigilance. L’enjeu est de limiter les risques de pollution lors du retour au sol. Tout d’abord, les digestats sont stockés dans des fosses couvertes et ventilées (si nécessaire) pour maitriser le taux d’ammoniac. La qualité agronomique et sanitaire des digestats est contrôlée en amont de chaque plan d’épandage. Les distances d’isolement par rapport aux cours d’eau et aux habitations ainsi qu’un délai minimum avant que le bétail puisse retourner sur les terres épandues doivent être respectés.

Si vous souhaitez être mis en relation avec les méthaniseurs à proximité de votre site, Greenr vous accompagne dans cette démarche pour vous aider à valoriser vos biodéchets. Contactez-nous pour échanger sur les biodéchets, nous serions ravis de discuter avec vous de la transition écologique.

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