filiere de valorisation des biodéchets

Pourquoi la valorisation des biodéchets est-elle nécessaire ?

La France est une puissance agroalimentaire mondiale. Premier secteur industriel de l’hexagone, l’agroalimentaire représente un chiffre d’affaires d’environ 200 milliards d’euros par an et près de 500 000 emplois. Face à l’urgence climatique, la valorisation des biodéchets est un enjeu de la transition écologique.

En constante évolution, l’industrie agroalimentaire française s’adapte pour faire face à la concurrence étrangère, mais aussi répondre aux nouvelles normes. Ainsi, depuis le 1er janvier 2012, ceux qui produisent ou détiennent une quantité importante de biodéchets ont l’obligation de les trier et de les valoriser dans des filières adaptées.

Selon l’ADEME, les biodéchets représentent 80 % des déchets de l’industrie agroalimentaire. Coûteux à traiter, ils sont bien souvent incinérés ou enfouis. Des solutions pourtant dépassées au vu des nouvelles alternatives de valorisation bien plus écologiques et économiques qui existent de nos jours.

Le recyclage des biodéchets : de la contrainte à l’opportunité

Longtemps incinérés ou enfouis, en France, les biodéchets sont désormais soumis à une réglementation stricte. Le but ? Valoriser et tirer profit de cette ressource.

Les biodéchets de l’industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire exploite généralement de la matière d’origine animale ou végétale. Au cours du processus d’exploitation, une partie devient inutilisable. Il s’agit principalement de déchets alimentaires ou du moins biodégradables tels que des épluchures, des pépins, des peaux, des coquilles, des carcasses… Leur appellation de déchets organiques ou biodéchets vient de leur décomposition naturelle.

Cependant, pour être considérés comme tels, ils doivent satisfaire certains critères spécifiques et rentrer dans la catégorie des déchets non dangereux. 

La réglementation concernant le tri des biodéchets

En 1992, la loi relative à la modernisation de la gestion des déchets prévoyait de diminuer leur production et d’augmenter leur valorisation.

Ainsi, depuis 2012 et pour faire suite aux dispositions prévues par le Grenelle II, les personnes produisant d’importantes quantités de biodéchets sont soumises à une obligation de tri et de valorisation de ceux-ci.

En 2024, ce seront tous les acteurs, entreprises, collectivités, mais aussi particuliers qui devront respecter la loi AGEC (Anti Gaspillage et Économie Circulaire), généralisant le tri des déchets à la source.

Le recyclage des biodéchets n’est plus suffisant, il faut les valoriser.

Valoriser les biodéchets : un double impact positif

Beaucoup voient encore ces obligations comme une contrainte. Pourtant la valorisation des biodéchets a un double objectif.

Premièrement, ils ont désormais un impact économique. Correctement triés, ils peuvent en effet avoir une véritable valeur commerciale en tant que coproduits, pour différentes utilisations.

Deuxièmement, leur valorisation apporte une véritable plus-value sur le plan écologique, en participant à la préservation de l’environnement et des ressources. Elle permet ainsi d’améliorer l’image du secteur agroalimentaire.

 

 

Incinération et enfouissement : des solutions dépassées

L’industrie agroalimentaire française produit chaque année plusieurs milliers de tonnes de biodéchets, issus en grande majorité d’animaux et de végétaux. Cela représente une quantité conséquente de matière qui peut être exploitée comme source d’énergie ou matière première s’ils sont correctement collectés et triés.

L’incinération : un intérêt faible

L’incinération est mise en avant d’un point de vue énergétique. Dans ce système, on utilise les biodéchets comme matière première pour fournir de l’énergie à bas coût.

Problème, cette incinération produit de grandes quantités de gaz à effet de serre, notamment du CO2. Il ne s’agit donc pas d’une solution viable sur le plan écologique, d’autant plus qu’elle présente des risques environnementaux et sanitaires.

En termes de résultat, les biodéchets s’avèrent peu efficaces. En effet, constitués à plus de 60% d’eau, leur incinération a un faible pouvoir calorifique qui baisse les rendements des incinérateurs.

L’enfouissement : un modèle inadapté

De son côté, l’enfouissement n’apporte strictement aucun bénéfice. Il s’agit simplement de mettre en décharge des déchets afin qu’ils se dégradent naturellement avec le temps.

Pourtant, ce système de traitement a aussi un impact environnemental négatif. En effet, l’enfouissement donne lieu à une fermentation des biodéchets qui dégagent ainsi des gaz à effet de serre et notamment du méthane, ce gaz dont le pouvoir de réchauffement global est 72 fois supérieur à celui du CO2 dans les 25 premières années de sa présence dans l’atmosphère. 

On estime que les centres d’enfouissement représentent 30 % des émissions de méthane d’origine humaine. 

Là aussi, si les sites d’enfouissement doivent respecter des protocoles stricts, ils causent parfois des problèmes de pollution. En effet, l’infiltration d’eau de pluie dans les décharges peut entraîner la libération de substances toxiques. Ainsi, on retrouve des traces de métaux lourds dans les sols, polluant les nappes phréatiques et causant des dégâts environnementaux.

Un potentiel inexploité

L’incinération et l’enfouissement ne permettent pas de valoriser les biodéchets à leur juste valeur.

En effet, des solutions plus appropriées existent désormais comme la méthanisation. Ce procédé permet à la fois de produire de l’énergie ainsi que du fertilisant pour l’agriculture, limitant ainsi l’utilisation d’engrais de synthèse.

On estime qu’environ 30 tonnes de matière organique mécanisée représentent l’équivalent de la consommation annuelle d’énergie de 4 personnes.

 

Innover pour mieux valoriser les matières organiques

De l’enfouissement, à l’incinération, ou encore la méthanisation, il existe dorénavant une véritable économie basée sur les biodéchets qui tend à se développer.

Traitement des déchets selon les filières

Plutôt que d’être traités de manière globale, les biodéchets peuvent être traités par filière afin d’optimiser leur recyclage.

Ainsi les déchets animaux issus des filières d’élevage, comme le lactosérum ou les carcasses d’animaux, sont exploités comme nourriture animale.

Dans le secteur de la pêche, les algues et déchets de poissons peuvent être utilisés dans la conception de cosmétiques. 

Les huiles alimentaires ou les graisses animales, courantes dans le secteur de l’agroalimentaire permettent de créer du biocarburant. Il en va de même pour certains coproduits de l’agriculture, comme le marc de raisin.

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